Animalia nostra

Le temps, impassible, ne nous accorde que des chemins sans retour pour horizon. Pourtant, les souvenirs ne sont-ils pas des sources insoupçonnées de renaissance ? N'est-ce pas dans le secret de nos lobes spirituels, où flottent encore des âmes précieuses, que persiste la magie de l'attachement ? Qu'en dites-vous ? J'en suis pour ma part convaincu, et je savoure chaque réminiscence tel un univers à part entière. Un frémissement me traverse à l'évocation de ma tendre Chuda, cette petite chienne privée de lumière, dont le nom, porteur de sens, signifie « miracle » dans certaines langues slaves. Elle demeure, invisible, mais présente. Quel privilège de la sentir vibrer !
Voici donc notre huitième opus. Cette fois, vous l'aurez compris, trêve de ferveurs amoureuses ou de batifolages géographiques. Seule l'âme ici s'exprime, parfumant ces pages de ses instants les plus intenses : ceux qui ont vu nos enfants s'épanouir, nos anciens s'assagir ; ceux que nous avons partagés avec nos compagnons les plus loyaux, qu'ils soient couverts de pelage, d'écailles ou de plumes.
Vive nos animaux ! Vive Animalia nostra !