L'histoire de la vie, l'Evolution Naturelle, et l'expérience des sociétés anciennes, nous enseignent un principe écologique essentiel : nulle espèce ne peut durablement se développer démographiquement, et donc économiquement, sans limites. L'activité humaine, l'anthropocène, provoque une modification drastique de la composition chimique, de la température des océans et de l'atmosphère. Ces dérives causent la disparition de millions d'espèces parfaitement adaptées aux conditions naturelles antérieures, organismes qui ont vécu en équilibre avec tous les autres membres de la communauté biotique en co-évoluant, en se perfectionnant sans cesse, dans le cadre de la Libre Evolution. L'anthropocentrisme nous interdit de nous attaquer aux causes premières de nos comportements délétères : le non-respect de la vie sauvage et notre incapacité à contrôler notre propre démographie. Cet essai propose un changement radical de notre rapport au vivant permettant d'éviter sa destruction et d'offrir aux humains, comme aux non-humains, un avenir de cohabitation sereine. Ainsi, le respect de la Libre Evolution pourrait devenir la ligne directrice d'une nouvelle ontologie, d'une nouvelle philosophie des rapports Homme-Nature. Ce Processus immémoriel, qui a prévalu à la diversité des espèces, et donc à l'apparition de l'Homme, devrait être érigé en valeur morale. La Libre Evolution pourrait jouer le rôle que joue Pachamama, la Terre-mère, dans les constitutions équatorienne et bolivienne, mais avec une portée plus universelle. Nous lui devons au moins le respect de la filiation directe, partagée entre tous les hommes et tous les autres êtres vivants. Comme déclinaison pratique de cette ontologie, nous proposons deux concepts nouveaux : la "décroissance homothétique" et l'introduction d'un quatrième pouvoir "le pouvoir durabilitaire". La décroissance homothétique suppose, outre la maitrise démographique, l'application du Principe de Précaution et de celui de Parcimonie. Le "pouvoir durabilitaire" sera le garant de la pérennité de la Libre Evolution, du souci des générations futures humaines et non humaines, de la mise en pratique de l'ontologie de l'AnthropoEXcentrisme.
Jean-Michel FAVROT est membre actif de nombreuses organisations de protection de la nature et de l'environnement depuis 50 ans. Captivé par l'adaptation des espèces aux habitats naturels, il s'est passionné sur le terrain pour les conditions extrêmes. L'auteur possède une seconde culture : celle d'un chercheur physico-chimiste (recyclage, économie d'énergie, substitution des dérivés du pétrole, épuisement des ressources...).
Cette double culture à la croisée de deux mondes, qui s'ignorent souvent, donne au livre une série d'approches originales. La démographie galopante est, pour lui, depuis ses premiers engagements, un sujet d'inquiétude : à l'origine de l'artificialisation de la planète, de la disparition des espèces, de la raréfaction des milieux et des ressources naturelles, elle constitue aujourd'hui une menace de plus en plus massive pour la démocratie, l'universalisme et l'humanisme. Il prône un retour à l'équilibre démographique, c'est-à-dire à l'équilibre Humanité / Nature.
Auteur de « Démographie l'impasse évolutive - Des clefs pour de nouvelles relations Homme-Nature» - BoD - 2020.
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