Ce que nous n'avons pas vu venir raconte l'occupation tranquille d'un pays par ses guichets qui parlent. 2025-2040 : en quinze ans, l'IA s'est installée dans nos démarches, nos horaires, nos salles d'attente. On ne "dépose" plus un dossier, on entre dans une fenêtre, courte, glissante, et, si doute, un humain reprend la main. Le narrateur arpente ce monde réglé au millimètre : ateliers en mairie, préfecture en mode "recours", affiches promettant la discrétion comme un service, et ces journaux d'incident où l'on consigne les secondes comme on tiendrait une morale.
Roman d'anticipation civique autant que chronique des usages 'Ce que nous n'avons pas vu venir' ne cherche ni la dystopie ni l'utopie : il observe ce qui se négocie dans les files d'attente, les courriels polis, les horaires qui bougent d'une minute. La langue du narrateur est précise, aimantée par les objets et les gestes, mais une émotion discrète circule, un souffle retenu, une main qui tremble, un mot de trop, et fait de chaque procédure une scène. À mesure que l'on avance, une question s'impose : qui tient vraiment la main, quand "la chaîne" décide ? La réponse se dévoile sans fracas, à hauteur d'humain et laisse au lecteur la sensation troublante qu'un léger réglage, quelque part, peut reconfigurer une vie entière.
Thomas L. est ingénieur informatique et auteur. Installé à Paris, il travaille depuis plusieurs années sur les infrastructures cloud et l'expérience développeur, au coeur d'organisations où performance, gouvernance et sécurité se négocient au quotidien. De cette pratique, il tire une écriture précise, attentive aux interfaces et aux effets concrets de la technique sur les liens sociaux. Dans 'Ce que nous n'avons pas vu venir', son premier livre de fiction, il met en scène l'extension ordinaire de l'IA entre 2025 et 2040 : ateliers en mairie, télé-expertise médicale, règles corrigées "en séance", promesses de "discrétion" et petites décisions déplacées d'une minute qui reconfigurent des trajectoires.
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