À huit ans Lucy Otton est victime d'un accident qui la laisse un peu bancale. À seize, son frère Gus massacre son géniteur à grands coups de batte de baseball. À quarante, Emmy Otton, leur mère, semble avoir réalisé que la vie à Boneville n'a plus grand-chose à lui offrir et disparaît, abandonnant sa maison, son amant, sa grange et une paire de jumeaux inquiétants, finis à la hâte, comme le dit le shérif Connelly. Jeremy a dix ans lorsqu'il débarque à Boneville, un sac à dos pour tout bagage avec, à l'intérieur, une célèbre console de jeux fracassée par une balle de 9mm. Boneville n'est pas un village. C'était, mais maintenant, non. Boneville c'est... "une définition de l'être" comme le souligne Jeremy, quinze ans après son arrivée. Comprenne qui pourra. Pas le lieutenant Mallory, ni sa coéquipière Sandra Lobatchevski, en tout cas. Eux, ils sont juste là pour élucider la disparition de Lucy. Parce que oui, Lucy, la fille qui ne pleure pas, a disparu. Ce qui, quand on connaît l'histoire de la famille Otton, est assez inquiétant.
"Elle Pleure Pas Lucy" (déjà paru sous le titre de "Pick-Up") est un récit navigant entre thriller et roman classique, saga familiale et épopée rupestre. C'est l'oeuvre d'un auteur allaité aux romans noirs américains, au rock'n'roll, et aux séries télévisées HBO. La narration se joue du temps, de la chronologie et des convenances littéraires, et offre au lecteur un ton original mais... cependant familier.
Né en 1954 au Maroc, Michel Plès n'est pas ce que l'on pourrait appeler un érudit. Ses faits d'armes en matière littéraire se résument, avant soixante ans, à zéro. Pas d'essais, pas d'articles, pas même la moindre petite nouvelle. Études courtes (collège), service armé court (trois mois), déambulation anarchique vite expédiée, il n'est pas un aventurier, et servitude volontaire (assumée) au sein de la même entreprise pendant quarante ans. Une seule passion, la lecture. Un seul but, écrire un roman un beau jour. À soixante ans il écrit Pick-Up (devenu \"Elle Pleure Pas Lucy\") et enchaîne sur \"Lough Neagh\". Il vit en Normandie et ne compte pas arrêter d'écrire de sitôt.
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