"On ne doit pas mépriser l'âne parce qu'il marche à quatre pattes : le lion, que les préjugés ont déclaré le roi des animaux, ne marche point autrement. Plusieurs philosophes ont même soutenu que cette manière de marcher, est on seulement la plus solide, mais encore la plus naturelle ; ils ont fait plus : ils ont démontré physiquement que l'homme doit marcher ainsi, et ils ont déclaré que tant qu'il ne se servira que de deux pieds, on doit le regarder comme un monstre. Il y en a d'autres qui prétendent que la plupart des hommes le sont sans cela ; mais ce n'est pas de quoi il s'agit à présent : ainsi revenons à nos moutons."
Le délicieux morceau de bravoure du moine bénédictin messin Jean-Joseph Cajot, contempteur de Rousseau, voit l'humilité d'âme, la pauvreté en l'esprit, l'opiniâtreté de coeur, allégoriquement portées aux nues au règne de la fastueuse et trompeuse inconstance.
Jean-Joseph Cajot (1726-1779), moine bénédictin de la congrégation de Saint-Vanne, a écrit plusieurs ouvrages, dont Les larcins littéraires de Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Genève, ou ses plagiats sur l'éducation (Paris, 1766). Dernier confesseur de l'abbaye du Paraclet, il a sauvé une partie de la bibliothèque de celle-ci de la destruction en 1793.
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