Éloge de l'instant

Le temps, vieux problème philosophique depuis Aristote, fait florès maintenant qu'il est tombé aux mains des physiciens et des cosmologistes mais l'instant, comme victime de sa magie, est relégué à la poésie. Entre le fugitif et l'éternité, un courant d'air qui se prétend réalité suprême...
On en traite ici sans considération des cloisons entre les traditionnelles disciplines tant scientifiques que littéraires, mais dans un cons-tant souci de cohérence et de rigueur logiques. Cette approche, fertile en surprises, conduit à distinguer, non pas deux espèces d'instants, mais deux faces en tout instant. Celles-ci sont explicitement définies en référence à une demi-douzaine de notions ou conceptions classiques ou modernes : durée, moi, réel, déterminisme, niveaux d'organisation, systémique, information ; le Temps s'y trouve malmené.
On dispose désormais d'une grille de lecture pour l'Instant —sans pour autant avoir rompu un charme, au contraire ; pour parodier une formule de croyants : un peu de science éloigne le mystère, davantage de science l'épaissit.