Maître d'armes français, René GEUNA, né en 1943 à Anja (Maroc) a fait ses études à l'Ecole d'entraînement physique et militaire du Fort Carré d'Antibes. Compétiteur et entraîneur respecté, fondateur en 1973 de l'Ecole de sabre de l'Amicale tarbaise d'escrime, il y instaure la leçon collective qui assurera au club une renommée internationale.
Formateur au bataillon de Joinville EIS 1967/1970 Entraîneur de l'équipe d'Espagne 1970/1972 Capitaine de l'équipe de France de Sabre
Chevalier des Palmes académiques 2003 Médaille d'or de la Jeunesse et des Sports 2003 Epée d'or 2018.
Auteur de Duel, escrime, est-ce crime ? Edilivre, 2016
"Fastoche", écrit le formateur tarbais des champions de sabre
La Dépêche
janvier 2025
Le maître d’armes tarbais, initiateur d’une méthode spécifique à l’Amicale tarbaise d’escrime (ATE), et formateur de nombreux champions, publie "Fastoche le collectif". Un retour d’expérience riche d’enseignements et d’émotions. À quatre fois vingt printemps et bientôt une poignée de jonquilles, René Geuna signe un livre à mettre entre les mains de tous les amoureux de sport, dirigeants, compétiteurs et jeunes maîtres d’armes : "Fastoche le collectif"*. Plaidoyer pour la méthode tarbaise, basée sur une leçon collective et les gammes prioritaire sur l’individuelle, au plastron.
On s’attend à des écrits très techniques et on marche d’émotions en émotions. Cela commence par des enfants qui expliquent en quoi c’est "fastoche", l’escrime, à l’ATE. Je ne voulais pas écrire un livre technique. Je suis parti de ces deux gosses fictifs qui échangent des lettres, entre Tarbes et Paris. Des maîtres d’armes m’ont dit qu’ils ont apprécié ce passage et m’ont demandé s’ils pouvaient le citer dans leurs leçons.
Un hymne à l’enseignement ?
Mon école, cela a été le contact avec les instituteurs, quand je me déplaçais dans leurs établissements. J’étais attaché à chacun des 400 gosses initiés à l’escrime chaque semaine, mais aussi aux huit instituteurs que je côtoyais chaque jour. Ils sont des "guides suprêmes d’en bas". Par leurs échanges avec les enfants, par leurs échanges avec les parents, par leurs échanges avec leur hiérarchie, ce sont certainement ceux qui en connaissent le plus sur la vie. En cela, ils m’ont beaucoup aidé. Dans les années "70", de grands clubs sont surpris par les nombreux titres remportés par ces sabreurs débarqués dans la capitale par "La Palombe Bleue". Sarcastiques quant à votre méthode, ils approchent vos champions, dont certains cèdent au chant des sirènes. J’en éprouve encore une tristesse. Tu parviens à former une "écurie de course" dans ton petit club de province, et tout d’un coup un grand camion vient charger tes pur-sang pour les amener à Paris. À l’époque (les choses ont évolué depuis), le Racing achetait nos tireurs comme il l’aurait fait avec du bétail.
Lors des JO 2024, votre ancien élève Pierre Guichot devenu directeur national est apparu sous les projecteurs…
L’ATE, par-delà les champions passés et à venir, est aussi un club formateur d’entraîneurs de haut niveau à travers le monde. Je suis heureux que nos relations soient apaisées, avec Pierre. Humainement rien n’avait changé. Mais avec la fédé…
Avant d’arriver à Tarbes, vous aviez été entraîneur de l’équipe d’Espagne. Avec tous vos résultats en Bigorre, jamais l’Insep ne vous a contacté ?
Cinq fois. Et cinq fois j’ai refusé. Comme j’ai décliné les propositions de nombreuses nations. Je voulais poursuivre mon expérience à Tarbes. Cumuler les fonctions d’entraîneur national et de maître d’armes dans son club est malhonnête : il est trop facile d’user des fonctions du premier pour attirer les meilleurs dans le second. Sans compter tous les jeunes maîtres qui attendent un poste.
"Fastoche", écrit le formateur tarbais des champions de sabre
La Dépêchejanvier 2025
Le maître d’armes tarbais, initiateur d’une méthode spécifique à l’Amicale tarbaise d’escrime (ATE), et formateur de nombreux champions, publie "Fastoche le collectif". Un retour d’expérience riche d’enseignements et d’émotions.
À quatre fois vingt printemps et bientôt une poignée de jonquilles, René Geuna signe un livre à mettre entre les mains de tous les amoureux de sport, dirigeants, compétiteurs et jeunes maîtres d’armes : "Fastoche le collectif"*. Plaidoyer pour la méthode tarbaise, basée sur une leçon collective et les gammes prioritaire sur l’individuelle, au plastron.
On s’attend à des écrits très techniques et on marche d’émotions en émotions. Cela commence par des enfants qui expliquent en quoi c’est "fastoche", l’escrime, à l’ATE.
Je ne voulais pas écrire un livre technique. Je suis parti de ces deux gosses fictifs qui échangent des lettres, entre Tarbes et Paris. Des maîtres d’armes m’ont dit qu’ils ont apprécié ce passage et m’ont demandé s’ils pouvaient le citer dans leurs leçons.
Un hymne à l’enseignement ?
Mon école, cela a été le contact avec les instituteurs, quand je me déplaçais dans leurs établissements. J’étais attaché à chacun des 400 gosses initiés à l’escrime chaque semaine, mais aussi aux huit instituteurs que je côtoyais chaque jour. Ils sont des "guides suprêmes d’en bas". Par leurs échanges avec les enfants, par leurs échanges avec les parents, par leurs échanges avec leur hiérarchie, ce sont certainement ceux qui en connaissent le plus sur la vie. En cela, ils m’ont beaucoup aidé.
Dans les années "70", de grands clubs sont surpris par les nombreux titres remportés par ces sabreurs débarqués dans la capitale par "La Palombe Bleue". Sarcastiques quant à votre méthode, ils approchent vos champions, dont certains cèdent au chant des sirènes.
J’en éprouve encore une tristesse. Tu parviens à former une "écurie de course" dans ton petit club de province, et tout d’un coup un grand camion vient charger tes pur-sang pour les amener à Paris. À l’époque (les choses ont évolué depuis), le Racing achetait nos tireurs comme il l’aurait fait avec du bétail.
Lors des JO 2024, votre ancien élève Pierre Guichot devenu directeur national est apparu sous les projecteurs…
L’ATE, par-delà les champions passés et à venir, est aussi un club formateur d’entraîneurs de haut niveau à travers le monde. Je suis heureux que nos relations soient apaisées, avec Pierre. Humainement rien n’avait changé. Mais avec la fédé…
Avant d’arriver à Tarbes, vous aviez été entraîneur de l’équipe d’Espagne. Avec tous vos résultats en Bigorre, jamais l’Insep ne vous a contacté ?
Cinq fois. Et cinq fois j’ai refusé. Comme j’ai décliné les propositions de nombreuses nations. Je voulais poursuivre mon expérience à Tarbes. Cumuler les fonctions d’entraîneur national et de maître d’armes dans son club est malhonnête : il est trop facile d’user des fonctions du premier pour attirer les meilleurs dans le second. Sans compter tous les jeunes maîtres qui attendent un poste.