Le recueil de Gérard Tournadre réunit soixante-douze poèmes de même structure : seize vers, des alexandrins le plus souvent, à rimes plates, répartis en deux strophes. Pas de titre. Pas de ponctuation non plus, hormis le point qui termine la strophe. La poésie est grise, à l'image du temps, rehaussée parfois - trop rarement ? - par une jolie trouvaille : une image inattendue comme celle du linceul caché au creux des foins, une évocation gracieuse (La savane aux gazelles a perdu ses points d'eau), la vision cauchemardesque de cet homme qui court après son ombre sur des tessons brisés, ou cette autre vision, cosmique cette fois, comme un écho du Bateau ivre de Rimbaud.
Il n'y a pour le moment pas de critique presse.