Gratuité du crédit

Gratuité du crédit

Correspondance de Frédéric Bastiat avec Pierre-Joseph Proudhon

Frédéric Bastiat, Pierre-Joseph Proudhon

Économie, droit & management

Couverture souple

312 pages

ISBN : 9782322269976

Éditeur : Books on Demand

Date de parution : 10.03.2022

Langue : français

Mots-clés : théories économiques, économie politique, philosophie économique, Politique de la philosophie, Entreprise et Bourse

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La brochure Capital et Rente avait fait une certaine impression sur les classes ouvrières, à qui l'auteur s'adressait, et produit une scission dans certaine portion du socialisme. La Voix du Peuple jugea donc nécessaire de combattre cet écrit. -- Au premier article de M. Chevé, Bastiat fit demander la permission de répondre et l'obtint. Mais il fut prévenu que, pour la continuation de la discussion, M. Proudhon se substituait à M. Chevé. Les répliques se succédèrent à peu près de semaine en semaine jusqu'à la treizième lettre, dans laquelle M. Proudhon déclara le débat clos. Il fit de la collection des treize lettres un volume sous ce titre : Intérêt et Principal. Bastiat, usant de son droit, publia de son côté la même collection, augmentée d'une quatorzième lettre, et lui donna pour titre : Gratuité du crédit. Quelques personnes ont trouvé excessive la patience de Bastiat pendant le cours de cette discussion. Ce paragraphe et le précédent motivent parfaitement son attitude. Il attachait un grand prix à faire pénétrer, parmi les ouvriers, quelques vérités salutaires, à l'aide même de la Voix du Peuple. Ce résultat, il fut encouragé bientôt à s'applaudir de l'avoir poursuivi. Un matin, peu de jours avant la clôture du débat, il reçut la visite de trois ouvriers, délégués d'un certain nombre de leurs camarades qui s'étaient rangés sous la bannière du Crédit gratuit. Ces ouvriers venaient le remercier de ses bonnes intentions, de ses efforts pour les éclairer sur une question importante. Ils n'étaient point convertis à la légitimité et à l'utilité de l'intérêt ; mais leur foi dans le principe contraire était fort ébranlée et ne tenait plus qu'à leurs vives sympathies pour M. Proudhon. « Il nous veut beaucoup de bien, M. Proudhon, disaient-ils, et nous lui devons une grande reconnaissance. C'est dommage qu'il aille souvent chercher des mots et des phrases si difficiles à comprendre. » Finalement, ils émirent le voeu que MM. Bastiat et Proudhon pussent se mettre d'accord, et se déclarèrent prêts à accepter les yeux fermés une solution quelconque, si elle était proposée de concert par l'un et l'autre.
Frédéric Bastiat

Frédéric Bastiat

Frédéric Bastiat, né le 30 juin 1801 à Bayonne et mort le 24 décembre 1850 à Rome, est un économiste, homme politique et magistrat français. Rattaché à l'école libérale française, il est entré tardivement dans le débat public, il marque la France du milieu du xixe siècle en prenant part aux débats économiques : il collabore régulièrement au Journal des économistes et entretient une polémique virulente avec Proudhon. Élu à l'Assemblée, il participe à la vie politique française en votant tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite.
Il développe une pensée libérale, caractérisée par la défense du libre-échange ou de la concurrence et l'opposition au socialisme et au colonialisme. Il est considéré comme un précurseur de l'école autrichienne d'économie et de l'école des choix publics. Au xxe siècle, il est abondamment cité par le courant minarchiste.
Tombé dans un oubli relatif en France, il bénéficie en revanche d'une renommée internationale, en particulier grâce à ses Harmonies économiques.Dans une lettre à Alphonse de LamartineNote 5, il se range sous la bannière de l'école économiste ou libérale, aux côtés d'Adam Smith, David Ricardo, Thomas Malthus, John Stuart Mill, Thomas Jefferson, Jeremy Bentham, Nassau William Senior, Richard Cobden, George Thompson, William Huskisson, Robert Peel, Destutt de Tracy, Jean-Baptiste Say, Charles Comte, Charles Dunoyer, Joseph Droz.
Frédéric Bastiat mentionne d'ailleurs régulièrement Adam Smith et Jean-Baptiste Say, comme les économistes qui ont nourri sa pensée, bien qu'il soit très critique à l'égard de leurs théories de la valeur et des conséquences qui en découlent. Plus proches de lui, il cite également, à maintes reprises, Charles Comte et Charles Dunoyer (les fondateurs du journal le Censeur) sur lesquels il ne tarit pas d'éloges.
Frédéric Bastiat sera également influencé par Henry Charles Carey sur les questions de rente foncière. Carey accusera l'auteur des Harmonies économiques, d'avoir plagié son ouvrage Harmonies des intérêts, accusation dont Bastiat se défend dans une lettre adressée au Journal des Économistes. À l'instar de Carey, Bastiat se montrera critique envers la théorie de la rente foncière de David Ricardo qui procède, selon Bastiat, de sa théorie erronée de la valeur.

Pierre-Joseph Proudhon

Pierre-Joseph Proudhon

Pierre-Joseph Proudhon, né le 15 janvier 1809 à Besançon et mort le 19 janvier 1865 à Paris (16e arrondissement), est un polémiste, journaliste, économiste, philosophe, politique et sociologue français. Précurseur de l'anarchisme, il est le seul théoricien révolutionnaire du xixe siècle à être issu du milieu ouvrier.
Autodidacte, penseur du socialisme libertaire non étatique, partisan du mutuellisme et du fédéralisme, il est le premier à se réclamer anarchiste en 1840, partisan de l'anarchie, entendue en son sens positif : « La liberté est anarchie, parce qu'elle n'admet pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l'autorité de la loi, c'est-à-dire de la nécessité ».Il est l'auteur de plus de soixante livres.En 1840, dans son premier ouvrage majeur, Qu'est-ce que la propriété ? ou Recherche sur le principe du Droit et du Gouvernement, il rend célèbre la formule « La propriété, c'est le vol ! ». Dans ce même ouvrage, il est le premier auteur à utiliser l'expression « socialisme scientifique », lorsqu'il écrit : « La souveraineté de la volonté cède devant la souveraineté de la raison, et finira par s'anéantir dans un socialisme scientifique ».
En 1846, il donne, dans son Système des contradictions économiques ou Philosophie de la misère, une explication de la société fondée sur l'existence de réalités contradictoires. Ainsi, la propriété manifeste l'inégalité mais est l'objet même de la liberté, le machinisme accroît la productivité mais détruit l'artisanat et soumet le salarié. La liberté elle-même est à la fois indispensable mais cause de l'inégalité.

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