« Le Bouquiniste Mendel » de Stefan Zweig évoque la figure inoubliable de Jacob Mendel, bouquiniste érudit et solitaire, que le narrateur retrouve en souvenir à travers la réminiscence d'un café viennois d'avant-guerre. Ce récit, profondément marqué par la nostalgie d'une Vienne cosmopolite, relate l'épopée intérieure d'un homme entièrement consacré aux livres, dont la mémoire encyclopédique fait de lui un pilier discret du monde du livre ancien et de la culture européenne. Isolé du tumulte de la société, Mendel vit retranché dans ses ouvrages, ignorant les bouleversements politiques qui agitent l'Europe. L'irruption de la Première Guerre mondiale, l'antisémitisme et la modernité menacent son univers, provoquant sa chute tragique après un internement injuste. Zweig s'appuie sur ce destin bouleversant pour interroger la force de la mémoire individuelle, la valeur des savoirs accumulés, et la fragilité des identités au sein d'une capitale marquée par la disparition d'une culture juive raffinée. À travers la description du quotidien du bouquiniste et la perte irrémédiable d'un monde révolu, l'auteur rend hommage aux métiers du livre, à la littérature européenne et à l'histoire sociale de Vienne. Sous forme de nouvelle, ce texte illumine pour le lecteur la passion du collectionneur, la subtilité psychologique, et la complexité humaine sur fond de mutation historique, associant subtilement nostalgie littéraire, récit de vie, et chronique urbaine.
Stefan Zweig, ecrivain autrichien mondialement celebre, journaliste, biographe et dramaturge, est ne le 28 novembre 1881 a Vienne dans l'Empire austro-hongrois et mort le 22 fevrier 1942 a Petropolis, Bresil. Figure majeure de la litterature allemande du XXe siecle, il est reconnu pour ses nouvelles psychologiques, ses biographies litteraires et ses essais sur la culture europeenne. Auteur humaniste et cosmopolite, Stefan Zweig incarne l'esprit de la Vienne fin-de-siecle, avant d'etre brise par les tourmentes de l'histoire : la Premiere Guerre mondiale, la montee du nazisme, l'exil force et la Seconde Guerre mondiale. Une jeunesse dans la Vienne culturelle Issu d'une famille juive aisee, Stefan Zweig grandit dans une Vienne brillante, foisonnante d'idees, de musique et de litterature. Il etudie la philosophie et la litterature a l'Universite de Vienne, tout en voyageant des son jeune age a travers l'Europe. Tres tot, il publie des poemes et des essais dans des revues prestigieuses comme "Die Neue Freie Presse". Son premier recueil de poesie, "Silberne Saiten" (1901), marque ses debuts litteraires. Il frequente les cercles intellectuels de la capitale autrichienne et noue des amities avec des figures majeures comme Rainer Maria Rilke, Arthur Schnitzler, Sigmund Freud et Theodor Herzl. L'ascension litteraire : nouvelles, biographies et essais Stefan Zweig se fait connaitre par ses nouvelles psychologiques, ou il explore avec finesse les tourments interieurs de ses personnages. Parmi ses oeuvres les plus celebres, on trouve "La Pitie dangereuse" ("Vierundzwanzig Stunden aus dem Leben einer Frau", 1927), "Le Joueur d'echecs" ("Schachnovelle", 1942), "Amok" (1922), "La Confusion des sentiments" ("Verwirrung der Gefuhle", 1927) et "Lettre d'une inconnue" ("Brief einer Unbekannten", 1922). Ces recits, souvent qualifies de recits intimes ou de nouvelles psychologiques, mettent en scene des passions devorantes, des obsessions, des dilemmes moraux et des destins brises.
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