Philippe a dix ans lorsqu'il entre dans le monde braillard et rude du collège. II s'y sent étranger. En progressant vers l'âge d'homme, il transforme en exercice méthodique son opposition instinctive aux « barbares » qui veulent le plier à une discipline qu'il n'a pas choisie. C'est cette ascèse, et non pas banalement les incidents biographiques de son héros, que Maurice Barrès se propose de relater dans la trilogie intitulée Le Culte du moi. L'unique préoccupation de Philippe étudiant, puis fonctionnaire des Affaires Etrangères, est de fortifier sa personnalité. « Le moi, voilà la seule réalité », s'écrie-t-il. A trop bien se connaître n'éprouve-t-on pas quelque vertige ? Sous l'oeil des barbares, premier titre de la série, s'achève sur l'appel à un maître. Un Homme libre montre Philippe et son ami Simon renouvelant à deux l'effort d'approfondissement de soi. Mais c'est la Lorraine, puis Venise - la notion de patrie et de poésie - que découvre le héros de ce qu'on a appelé « le plus barrèsien des livres de Barrès ». Libre, il le sera assez pour résister au charme du Jardin de Bérénice. Dans cette oeuvre se dessine l'essentiel d'une pensée dont le surnom de « prince de la jeunesse » donné à Maurice Barrès dit assez l'influence sur ses contemporains.
Maurice Barrès, né le 17 août 1862 et mort le 4 décembre 1923, est un écrivain et homme politique français, figure de proue du nationalisme français.
Le premier axe de sa pensée est « le culte du Moi » : Barrès affirme que notre premier devoir est de défendre notre moi contre les «Barbares », c'est-à-dire contre tout ce qui risque de l'affaiblir dans l'épanouissement de sa propre sensibilité. Le second axe est résumé par l'expression « la terre et les morts » qu'approfondissent les trois volumes du Roman de l'énergie nationale : Les Déracinés (1897), L'Appel au soldat (1900) et Leurs figures (1902) qui témoignent de l'évolution de Maurice Barrès vers le nationalisme républicain et le traditionalisme, l'attachement aux racines, à la famille, à l'armée et à la terre natale.
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