"Comme, en parlant, ils se regardaient dans les yeux, ils furent l'un et l'autre envahis par un émoi soudain. Et le souvenir de l'heure crépusculaire, si pleine, qu'ils avaient vécue sur cette même eau sillonnée par cette même rame, leur emplit le coeur comme un flot de sang trouble ; et ils furent saisis par un brusque retour de cette angoisse qu'ils avaient éprouvée l'un et l'autre au moment de laisser derrière eux le silence de l'estuaire déjà au pouvoir de l'ombre et de la mort."
Voici en phrasés, en ondées, en soleils, à l'ombre d'ambre des pierres multiséculaires, et en musiques nobles et tarentelles de transes et d'ivresses, le roman de l'épiphanie de la clarté et du feu.
Gabriele d'Annunzio (1863- 1938), héros de la Première Guerre mondiale, soutint le fascisme avant de s'en éloigner, entre autres raisons parce qu'il condamnait le nazisme. Il est le principal représentant du décadentisme italien ; ses romans ont connu un énorme succès dans l'entre deux guerre, en Italie comme en France.
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