Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc écrit par Charles Péguy est une sorte de drame médiéval, à proprement parler un mystère.
Ce terme est employé par l'auteur dans trois oeuvres qui forment un ensemble d'une remarquable cohérence : le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc (1910), le Porche du Mystère de la deuxième vertu (1911), et le Mystère des Saints Innocents (1912) : il doit donc être entendu dans sa double acception.
C'est d'abord une ample méditation sur les mystères, au sens théologique, de l'Incarnation, de la Rédemption et des vertus théologales ; mais c'est aussi un retour aux mystères du Moyen Âge, ce genre théâtral dont Péguy a su retrouver l'esprit. La première de ces trois oeuvres met en scène la figure historique de Jeanne d'Arc.
Cette oeuvre théâtrale et poétique fait écho au retour au catholicisme de Péguy, mais aussi à ce qu'on peut appeler la crise de 1908-1909 qui revêtit chez le poète un aspect physique, intellectuel et spirituel.
Charles Pierre Péguy, né le 7 janvier 1873 à Orléans (Loiret) et mort pour la France le 5 septembre 1914 à Villeroy (Seine-et-Marne), est un écrivain, poète, essayiste et officier de réserve français.
Son oeuvre, multiple, comprend des mystères d'inspiration médiévale en vers libres, comme Le Porche du Mystère de la deuxième vertu (1912), et des recueils de poèmes en vers réguliers, comme La Tapisserie de Notre-Dame (1913), d'inspiration mystique, et évoquant notamment Jeanne d'Arc, un symbole de l'héroïsme des temps sombres, auquel il reste toute sa vie profondément attaché.
C'est aussi un intellectuel engagé : après avoir été militant socialiste libertaire, anticlérical, puis dreyfusard au cours de ses études, il se rapproche à partir de 1908 du catholicisme et du nationalisme ; il reste connu pour sa poésie et ses essais, notamment Notre Jeunesse (1910) ou L'Argent (1913), où il exprime ses préoccupations sociales et son rejet de l'âge moderne, où toutes les antiques vertus se sont altérées.
Le noyau central et incandescent de l'oeuvre de Péguy réside dans une profonde foi chrétienne qui ne se satisfaisait pas des conventions sociales de son époque.
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