C’est chose bien banale, ou peut-être pas, mais je fus saint, oui un petit saint, je veux dire un saint quand j’étais petit, mais pas petitement ou à demi, non, un grand saint, un saint certain comme ceux des images saintes avec grande auréole, un saint sans l’ombre d’un doute, comme il s’en fait de moins en moins, il me semble. Faut-il dire que j’étais dans la peau d’un saint ou qu’un saint m’habitait, je ne sais comment le traduire le plus fidèlement possible, au plus près d’une réalité évidente mais qui me dépassait de tous côtés et qu’une langue d’enfant, quand je me reporte à cette époque, ne saurait rendre dans son éclat et ses vertus qui ne pouvaient être que surnaturels.
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