Jusqu'au dix-neuvième siècle, artistes et théoriciens de l'art s'accordent pour donner cette définition : l'art est imitation de la nature. En effet, dans toute réflexion sur l'art, et sur l'art de peindre en particulier, le problème de l'imitation est d'enjeu : "Pourquoi peignez-vous ce chêne, puisqu'il est déjà là ?", telle est la question du paysan à Théodore Rousseau, comme le rappelle E. Gilson dans "Peinture et réalité". Cette question naïve et toute de bon sens nous mène à l'absurdité que frôle la peinture, voire peut-être qu'elle est. De nos jours, la notion d'imitation peut-elle encore fonctionner comme grille de lecture de l'histoire de l'art ? Au fil de l'histoire des idées, de Platon à Lévinas, l'imitation est considérée tour à tour comme un idéal ou bien tombe en disgrâce. Cet essai de philosophie, issu d'un mémoire universitaire dirigé en 1994 par Nicolas Grimaldi à la Sorbonne, embrasse dans toute leur ampleur conceptuelle les controverses qui entourent la notion d'imitation dans l'art en général et dans la peinture en particulier. Philosophes, théoriciens de l'art, peintres, sculpteurs et universitaires s'y trouvent abondamment cités, en compagnie de nombreuses références à des oeuvres d'art illustrant le concept d'imitation. Cette vaste synthèse, toujours actuelle, méritait d'être publiée en souvenir de son auteur, si tôt disparue.
Karine Maillat (1971-2010) a enseigné la philosophie en Lycée dans l'Académie de Versailles. Elle s'intéressait particulièrement à l'Esthétique et elle-même pratiquait diverses disciplines artistiques (pastel, céramique).
Il n'y a pour le moment pas de critique presse.