Ce livre est la transcription d'un carnet de voyage manuscrit rédigé par un abbé originaire du Tarn dans la seconde moitié du 19ème siècle. Le 10 janvier 1870, alors que le Concile Vatican I vient de commencer, il entreprend un voyage depuis sa paroisse de Notre-Dame-de-Tournadous à destination de l'Italie. Pour visiter Rome avant tout, mais aussi Naples, le Vésuve, Assise, Padoue, Venise ...
Amédée Rossignol, c'est son nom, est un érudit qui, tel un guide, nous fait découvrir la Rome Chrétienne, mais aussi païenne, au travers de ses visites de nombreux édifices et lieux sacrés. Sur quelques dizaines de pages on le suit avec plaisir car, au delà de ses connaissances, il possède un véritable talent pour conter et transmettre ses émotions. C'est par exemple le cas lorsqu'il décrit son audience et ses rencontres, brèves mais intenses pour lui, avec le pape Pie IX. Il nous fait aussi sourire lorsqu'il évoque le mal de mer qui le prend sur le bateau qui le transporte de Marseille à l'Italie. Et on a envie de rire quand il relate la scène comique d'un pèlerin, débordé par sa dévotion, qui monte et descend la Scala Sancta, bousculant la procession organisée des fidèles et notamment "de grandes dames qui prenaient beaucoup de place".
Mais ce témoignage est aussi impressionnant à découvrir car il nous fait mesurer la distance qui nous sépare de ce Français pieux du 19ème siècle. A cent cinquante ans de distance, on a le sentiment d'un univers mental absolument différent dans ce qui est pourtant le même pays.
L'abbé Marie Antoine Amédée Rossignol est né le 3 avril 1830 à Saint-Pierre-de-Trivisy dans le Tarn. Il voit le jour dans une famille de quatorze enfants particulièrement pieuse car elle donnera deux prêtres et une mère supérieure de congrégation religieuse. Sur cette commune, dépendant du diocèse d'Albi, il fut curé de la paroisse de Notre-Dame-de-Tournadous dont il fit construire l'église et planta à ses côtés deux cèdres du Liban, dont l'un existe toujours et est aujourd'hui réputé l'un des plus beau de la région Midi-Pyrénées. Il mourut à Saint-Pierre-de-Trivisy le 9 décembre 1916 "... vénéré de tous, passant la plupart de son temps à fabriquer de ses mains des chapelets qu'il distribuait".
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