Trac en quatre actes

Alexandre Antonczyk

Je me souviens, alors que j'étais enfant, d'un petit théâtre ambulant qui avait dressé son chapiteau sous les grands marronniers verts du quartiers où habitaient mes grands parents.
Plus tard, en rejoignant les collège, j'ai découvert, sous la couverture violette des petits classiques Larousse, des oeuvres au travers desquelles je ne voyais que contraintes. Heureusement, le soir, sur l'unique chaîne en noir et blanc de la télévision familiale, les comédies qui étaient retransmises depuis la scène du théâtre Marigny, venaient enchanter mes soirées.
Guidé par le renom des acteurs familiers du petit écran, je me laissais entraîner plus tard enfin, au pied d'une scène bien réelle, sous l'ampleur d'un très prometteur rideau rouge à la rencontre du théâtre vrai.
Au hasard de ces découvertes, j'ai constamment choisi le parti de rechercher le rire.
Quand j'étais encore en activité...
Par réaction?...
Par le fait d'un penchant naturel plus sûrement!
Cadre de la fonction publique, j'ai toujours démontré des aspirations qui, de l'avis de ma hiérarchie, cadraient publiquement mal avec mes fonctions.
M'étant mis à écrire depuis mon départ à la retraite, j'y retrouve au travers des 18 pièces que j'ai écrites à ce jour, les goûts que j'ai toujours éprouvés pour la chose théâtrale.
En dépit de la gravité des thèmes, l'humour me sert sans cesse d'argument.
Très attaché aussi à tout repeindre aux couleurs du fantastique et du rêve, il n'y a rien dans le pire de mes histoires inventées qui puisse finir par s'arranger.