Nous aimons à imaginer notre vie comme de franches lignes droites taillant leur route au travers de paysages terrestres, filant dans le chaos de ses richesses et de ses pièges. En réalité, qu’il est long le chemin et qu’il est sinueux comme les ruisseaux du bois de Vincennes avec leurs rochers, leurs cascades, les petits ponts de pierre imitant le bois qui les enjambent, que je traverse avec insouciance. Combien de fois, me laissant aller au charme de la pénombre des sous-bois et du bruit enchanteur de l’eau je les ai parcourus en croyant me rendre aux îles du lac Daumesnil pour venir me perdre dans la forêt. Au travers des touffes vertes des arbres je distinguais alors, au bout d’un moment un minuscule point rouge : la cabine de téléphone britannique du square, celui qui longeait la route de goudron, au sortir du bois et qui indique le retour à l’urbanisme. Soulagée, je m’y dirigeais donc pour rentrer à la maison, délaissant ma promenade.
Dominique Mortera est née en 1957 à Toulouse, France. Vit de suite à Paris où elle travaille jusqu’en 2008. Commence sa carrière artistique par le théâtre en 1972. Puis le stylisme de 1977 à 1991 et crée sa propre maison de prêt-à-porter féminin. Voyage en Europe, Afrique, USA. En 1992 rencontre avec de grands peintres qui lui enseigneront le métier ainsi que la philosophie spirituelle de l’action painting. Sa peinture, un pont entre abstraction lyrique européenne et expressionnisme abstrait américain, ses encres sont empreintes de mystique taoïste. En 2008 s’installe dans le Sud-Ouest de la France et commence à écrire des récits poétiques. « Ce n’est pas un commentaire sur mon travail pictural. J’essaye juste de retracer en puisant dans les souvenirs, les émotions qui m’ont poussée à peindre, de faire partager au public ce long cheminement qu’est la création artistique afin de l’inviter à entrer dans la grande aventure de la philosophie du geste libre ».
Il n'y a pour le moment pas de critique presse.