Ce livre vise l'immense marché de tous ceux qui pensent comprendre le journalisme et la sphère de l'information en général, par quelqu'un qui est dans le même cas qu'eux... mais mieux selon lui.
Comme beaucoup d'universitaires, l'auteur ne croit pas à la vieille séparation scolaire entre la forme et le fond. Mais estimant que l'on ne doit jamais se fier à ses croyances, il a poussé cette distinction au point où un bibliothécaire consciencieux devrait ranger le style de son dernier livre et les démonstrations qu'il contient dans des rayons différents.
Derrière sa verve pétillante, cette sélection de chroniques publiées dans la section « Débats » d'une revue internationale de référence offre un éclairage d'expert particulièrement stimulant sur les bouleversements qui agitent les médias classiques et nouveaux, et à travers eux notre espace commun du débat public.
S'il aborde avec malice des questions très sérieuses, il donne aussi à rire d'idées qui ne le sont guère. Sans aucune malveillance, insiste-t-il : « ce n'est pas de ma faute si toute personne travaillant sur ce thème est condamnée à entendre plus d'absurdités péremptoires qu'un tableau d'art moderne [...] si certaines idées ont l'air saugrenues dès qu'on s'y arrête un peu, tout le mérite en revient à ceux qui les professent. »
Il assume en revanche la paternité de ses conclusions... et même deux fois pour certaines d'entre elles : « dans une ardeur écologique qu'on ne manquera pas de « saluer, quelques textes recyclent des bribes d'articles de recherche plus académiques, donc impropres à la consommation humaine et de ce fait promis à l'enfouissement, mais ils sont le plus souvent référencés à l'intention du masochiste de passage. »
Ses premiers articles, Bertrand Labasse les a publiés à 17 ans dans les pages Sports ou Faits divers de journaux disparus. Les années suivantes l'ont conduit à la rédaction en chef de divers autres journaux, eux aussi disparus. Mais déjà à l'époque, les fascinants paradoxes de cette activité l'entraînaient insidieusement, après une thèse de doctorat, vers la pente savonneuse de la vertu académique.
Ancien directeur scientifique de l'unité de recherche-développement des éditeurs de presse français, il se consacre depuis une vingtaine d'années à la recherche universitaire sur la vaste question des rouages sociocognitifs du marché culturel et médiatique et des théories de la réception.
Auteur de nombre d'ouvrages et publications sur ce thème, il est professeur titulaire à l'Université d'Ottawa et (censément) professeur invité à l'École supérieure de journalisme de Lille. Laquelle, en punition de ses péchés, lui a confié en 2017 la direction de la revue Les Cahiers du journalisme et de l'information. Il s'est vengé en y publiant ces chroniques.
PESJ - (Ed.)
Presses de l'École supérieure de journalisme de Lille
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